Tel un point de ralliement des férus de nature, et pas que, le jardin Majorelle, plus qu’un site touristique, est un écrin d’éveil des sens qui fait la fierté non seulement de la ville ocre, mais de tout le royaume chérifien.

Lorsque le peintre français Jacques Majorelle achète cette palmeraie en 1924, il est loin de se douter qu’il s’inscrira dans la postérité. En plus de son atelier, l’artiste construit une villa à l’architecture mauresque dédiée à la nature. Ce passionné de botanique y créera un éden de plantes tropicales colorées, structuré autour d’un bassin central. Les jarres en céramiques berbères complètent cette mosaïque artistique, dont le bleu éponyme “Bleu Majorelle” est la couleur dominante. Véritable institution à Marrakech, incontournable s’il en est parmi les symboles de la ville, elle atteint jusqu’aux 6 millions de visiteurs par an.

SECOND SOUFFLE, PAR YVES SAINT LAURENT*

Tombée en désuétude et laissée à l’abandon après le décès du peintre en 1962, Yves Saint Laurent et Pierre Bergé finiront par l’acquérir en 1980 et la rebaptiseront Villa Oasis. Le couturier y laissera son empreinte, et désormais le jardin Majorelle et lui ne feront qu’un. Il commence par lui redonner son allure d’antan en y apposant la touche singulière qu’on lui connait. L’ancien atelier du peintre devient un musée berbère où sont exposées les célèbres pièces et tuniques qui ont embelli les défilés de la maison Saint Laurent à travers le monde. Revitalisé et ouvert au public, on peut aisément humer à nouveau le parfum de cette flore composite, tout en admirant la collection personnelle du créateur. Un zeste de glamour en plus dans ce florilège qui n’en aiguise pas moins la curiosité des touristes.

Depuis 2017, à une centaine de mètres de la villa, mieux que la rue qui porte déjà son nom, c’est un musée estampillé de ses initiales de renom, YSL, qui vient pérenniser l’œuvre du couturier. Comme pour graver dans le marbre cette passion qu’il avait pour l’art, pour la nature, pour son oasis, pour Marrakech. Ses cendres ont d’ailleurs été dispersées dans la roseraie en 2008.