L’association Al Muniya présidée par Jaafar Kansoussi, a créé il y a cinq ans à Marrakech « la Fête de la fleur d’oranger« , qui vient d’avoir lieu cette année. Deux jours de festivités avec de la musique arabo-andalouse, la lecture de poèmes par Ahmed Badnaoui, qui s’inscrit dans la grande tradition du malhoun, des joutes verbales pour fêter l’arrivée du printemps et la cérémonie publique de la distillation… « Marrakech est la capitale mondiale de la fleur d’oranger, explique Jaafar, et la distillation est une tradition ancestrale à laquelle toutes les familles sont profondément attachées. Nous avons ici des milliers d’arbres et de bigaradiers, dans les rues, les jardins publics, les maisons et malgré la pollution et les odeurs de carburants, le bigaradier résiste et continue à exhaler ses parfums. » Depuis des siècles et jusque dans les années 1980, les gens venaient de toutes les régions du Maroc pour passer quelques jours en famille et fêter l’arrivée du printemps, et les femmes se retrouvaient entre elles pour distiller la fleur d’oranger. « C’est pour réveiller ces traditions que nous avons créé « la Fête de la fleur d’oranger » en impliquant des organismes culturels comme le riad Denise Masson, le musée Mouassine ou le café littéraire Dar Cherifa. Nous aimerions qu’une nouvelle fête soit officiellement instaurée à Marrakech, avec le soutien de la mairie, du Conseil de la région Marrakech-Safi, du ministère de la Culture, et d’autres comme celui de l’Agriculture, celui de l’Environnement ou celui de l’Artisanat. »