Architecte urbaniste auprès du Studio KO, et artiste complet planchant sur des scénarios et une bande dessinée, Fayçal Tiaïba présente sa première exposition photos au Kechmara.
Centrée sur l’étude de l’objet urbain, cette exposition examine le rapport des hommes entre eux, lorsqu’ils vivent au cœur de mégapoles, potentiellement créatrices de solitude, du fait de leur taille ; où les buildings entre eux se répondent, tandis que les gens demeurent seuls. De cette course en avant vers l’hyper urbanité, Fayçal Tiaïbi retient un élément majeur : le glissement ontologique qui s’opère sur notre espèce, qui d’homo sapiens, est devenue homo urbanicus, coupé de la nature. Parmi ses photos de voyages d’un continent à l’autre, Fayçal a retenu, en plus de l’effet graphique marqué, celles mettant en avant le contraste entre la nuit, et le jour artificiel créé par les néons des villes ; celles qui parlent de moments de flottement, façon « Lost in Translation » ; celles, enfin, qui font état de nos liens distendus. Portrait lucide et profond de l’homme urbain, périple citadin, gratte-ciels imposants dans lesquels aucun humain ne paraît, photos de nuit, humeurs en noir et blanc : ces photos soignées sont tout cela à la fois, recélant aussi la captation d’une architecture propre à notre époque, où bâtiments iconiques entrent en scène. « Je ne me vois pas vivre ailleurs que dans une ville ; mais il devient de plus en plus difficile d’y vivre », conclue Fayçal. Ou quand la ville devient une métaphysique.
A.C.
Jusqu’au 30 juin
Kechmara, 3 rue de la Liberté
Tel : 05 24 42 25 32