Créé à une trentaine de kilomètres de Marrakech par un amateur d’art français, ce lieu hybride cultive la discrétion et l’humilité. Il est pourtant ce qui se fait de mieux aujourd’hui en Afrique en matière de résidences artistiques.

 

 

Succès du Jardin Rouge. Perdu dans la pampa, à une trentaine de kilomètres de Marrakech, ce lieu hybride et unique en Afrique offre des conditions de rêve aux artistes parmi les plus prometteurs de la planète. Sélectionnés sur dossier mais aussi sur la teneur de leur projet, ils sont près d’une quarantaine chaque année à entrer en résidence au Jardin Rouge.

 

Des artistes contemporains de renom comme le graffeur américain JonOne et l’Allemand Henrick Beikirch, à qui l’on doit le fameux portrait du maçon marrakchi en face de la gare ONCF, y ont déjà séjourné et reviennent avec plaisir. Et pour cause, le Jardin Rouge met à leur disposition sept ateliers, tous spacieux et dispatchés dans un cadre campagnard préservé – 13 hectares ! – et propice aux échanges, comme ça peut l’être dans une vraie maison de vacances. «Tout est fait pour que les artistes, qu’ils soient connus sur la scène internationale ou émergeants, ne manquent de rien et puissent s’exprimer comme ils le souhaitent vraiment», souligne l’équipe en charge du Jardin Rouge. Et de décrire : «Nous avons par exemple des équipes d’artisans qui sont là pour eux, et nous nous occupons sur place de l’hébergement et de leurs repas. En fin de résidence, nous organisons aussi dans « la salle des Casques » la présentation de leurs projets, ce qui favorise les rencontres avec les collectionneurs et les journalistes conviés à l’événement».

 

Fruits des résidences successives, les oeuvres, que l’on compte par centaines, sont ensuite intégrées au lieu. Dans les salons, les bureaux, sur les murets, au détour d’une allée, dans le moindre recoin de l’oliveraie, on retrouve ainsi des tableaux, des photographies, des grafs, des fresques ou encore des sculptures monumentales et subversives signées par Skunkdog, Rero, Fenx, Denis Tevekov, Jace, David Mesguich ou encore la plasticienne marocaine Fatiha Zemmouri. Toutes ces créations uniques sont ensuite proposées à l’acquisition, en priorité aux membres des Amis de la Fondation Montresso.

 

En effet, depuis 2016, on trouve sur la même propriété l’Espace d’art Montresso, où la ligne artistique se veut ouverte et protéiforme. Dans ce lieu, le fonds permanent de la Fondation est régulièrement présenté, en alternance avec d’autres expositions. C’était le cas récemment avec Future Primitive – qui mettait en lumière le travail de décontextualisation du graffiti réalisé par Tilt, un artiste emblématique de la scène urbaine – et le sera tout prochainement avec le programme IN-DISCIPLINE dont le rayonnement, lié à la renommée internationale du Jardin Rouge, participe à faire de Marrakech une ville qui peut aujourd’hui bomber le torse sur le marché de l’art contemporain.

(*) Des visites guidées du Jardin Rouge et de l’Espace d’art Montresso sont proposées les vendredis et samedis, sur RDV. Contact et réservation : info@montresso. com

 

Les artistes du fleuve Congo à l’honneur

Pour la 3e année consécutive, la Fondation Montresso présente l’exposition IN-DISCIPLINE dans le cadre de la foire d’art contemporain 1.54. Organisée à l’Espace d’art Montresso jusqu’au 28 avril, celle-ci met à l’honneur la diversité des pratiques artistiques d’une région africaine, en l’occurrence celle du fleuve Congo où de part et d’autre, une culture riche et une jeunesse bouillonnante se montrent particulièrement surprenantes. Cinq artistes, parmi lesquels Kouka Ntadi et Vitshois Mwilambwe Bondo, ont été retenus pour faire partie de cette exposition pluridisciplinaire menée en partenariat avec Kin Art Studio, à Kinshasa.

 

Du 14 février au 28 avril, à l’Espace d’Art Montresso

Artiste franco-congolais, Kouka Ntadi est un fidèle des lieux. Depuis 2014, cet ancien élève des Beaux-Arts d’Avignon revient régulièrement au Jardin Rouge où il poursuit, «dans des conditions de travail optimales», son processus créatif autour de la figure du guerrier Bantu. Une partie de ses oeuvres sont actuellement exposées à l’Espace d’art Montresso, dans le cadre de la 3e édition des rencontres IN-DISICPLINE.