Sidi Ghanem : Dernières métamorphoses

Hamza El Baroudi
Hamza El Baroudi

Alors que s’achève la première phase des travaux, Sidi Ghanem amorce sa mue finale. D’ici mi-2026, l’ambition est claire : faire émerger une zone industrielle innovante, conçue comme un modèle de nouvelle génération, où s’articulent dynamiques productives, urbaines et écologiques au sein d’un écrin culturel. Un changement d’échelle qu’Hamza El Baroudi, président de l’association AESG (Association des entreprises de Sidi Ghanem), esquisse avec La Tribune de Marrakech.

« La zone industrielle sort bel et bien de sa chrysalide », explique Hamza El Baroudi. Il ajoute : « la pandémie et la gestion complexe d’un site de près de 200 hectares, resté partiellement ouvert pour préserver son écosystème, ont retardé la phase en cours. Celle-ci, qui a su maintenir l’activité des résidents tout en amorçant une transformation en profondeur, s’achève aujourd’hui sur les derniers ajustements : signalétique, aménagement paysager, plantations… » À mi-2026, Sidi Ghanem vise l’achèvement de sa nouvelle écologie artistique d’envergure internationale. « L’association, créée en 2019 pour accompagner le projet, voit maintenant les résultats concrets de son engagement et du travail mené avec tous les partenaires et le conseil communal de Marrakech », souligne Hamza El Baroudi.

Forte de 250 entreprises adhérentes, dont 100 membres actifs représentant près de 500 structures, son bureau — composé de Mehdi Trifhate, Karima Boutableb, Younes Bousmer, Hicham Meziane, Khalid Bennani, Gad Nahmias et Taoufik Aboudiaa — plus déterminé que jamais, lance la seconde phase. « Nous allons instaurer une écologie culturelle pour hisser la zone au rang de modèle industriel nouvelle génération, à la hauteur de son potentiel et de son attractivité touristique croissante. Soutenu par plusieurs ministères, le projet bénéficie aussi de l’appui du ministère du Tourisme, confirmant ainsi son ambition culturelle. »

Dans cette dynamique, Sidi Ghanem s’est associé à Hassan Hajjaj, figure majeure de la création contemporaine marocaine et internationale, désormais installé sur place. Pour Hamza El Baroudi, il s’agit ici « de structurer et transformer le quartier en un espace vivant où se croisent art urbain, artisanat industriel d’exception et expression contemporaine. Ce positionnement s’enracine localement avec l’accueil de jeunes créateurs marocains, tout en s’ouvrant à l’international. Le tout soutenu par un agenda rythmé de happenings et d’événements, notamment musicaux, sur lequel nous réfléchissons actuellement. »

Plus qu’un chantier, cette dernière phase entérine l’existence d’un quartier à haute valeur artistique ajoutée et plein de promesses. Situé à l’interface entre industrie enracinée, tourisme et création contemporaine, ce positionnement, conclut Hamza El Baroudi, « renforce un souffle artistique déjà présent, porté depuis plus de trente ans par les tout premiers résidents et ceux qui les ont suivis depuis. Une reconversion territoriale haut de gamme dont le rayonnement international s’affirme désormais comme une évidence. »

 

S.P.