Il est celui qui a composé la plus mythique des chansons de Claude François, l’inoubliable « Comme d’habitude ». Jacques Revaux, compositeur, chanteur et producteur émérite, a fait briller les stars de la musique de toute une génération. À l’occasion des cinquante ans de « Comme d’habitude », il nous a reçu dans sa demeure marrakchie, pour un retour sur son incroyable carrière. Focus sur un sacré personnage, et sur l’air iconique qui l’a fait mondialement connaître.
On lui doit un nombre impressionnant de tubes, qui ont fait la saveur de la chanson française, et ont figuré souvent conjointement aux hit-parades successifs d’alors. De Sylvie Vartan à Johnny Hallyday, en passant par Sheila, Dalida, Eddy Mitchell ou Aznavour, Jacques Revaux a composé pour eux des airs souvent mythiques, désormais partie prenante du patrimoine musical collectif. À 76 ans, ce géant de la musique française se montre plus prolixe, précis et charismatique que jamais. Et souligne, d’entrée de jeu, que c’est sur « My Way », l’adaptation anglophone de « Comme d’habitude », que le bal d’inauguration de l’actuel président américain s’est ouvert, lors de son gala d’investiture en janvier dernier. Une preuve de plus, s’il en fallait, que cet air n’a pas pris une ride. Et pour cause : il a désormais dépassé le milliard d’albums vendus.
C’est d’ailleurs cette chanson qui a propulsé Jacques Revaux parmi les grands ; composé prestement lors d’une matinée chargée, l’air est d’abord entendu par Hugues Aufray, qui l’adoube aussitôt ; proposé ensuite à divers directeurs artistiques, c’est finalement à Cloclo que « Jacquot » le fait entendre, et celui-ci tombe immédiatement sous le charme. Le tube est enregistré dans l’été, et rencontre aussitôt un succès fulgurant. Deux ans plus tard, Paul Anka souhaite l’adapter en anglais, et le soumet à Sinatra ; « Comme d’habitude » devient alors « My Way », et embrasse derechef un succès planétaire. De son côté, Jacques Revaux ne s’arrête pas en si bon chemin ; avec Régis Talar, son complice et directeur artistique, il crée son propre label, Tréma, et signe artistes phares sur artistes phares, devenant le compositeur incontournable du métier. Jusqu’à la 500e chanson, où il décide de raccrocher les crampons. Il se l’était promis, une fois atteint ce nombre-là, ce travailleur infatigable allait tirer sa révérence. Il le fit au sommet de sa gloire.