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ous êtes-vous déjà demandé que cachaient les sculptures de dromadaires de l’esplanade M Avenue, ces figures imposantes et loufoques aux tonalités vives qui arborent des accoutrements tous plus farfelus les uns que les autres ? La réponse nous est fournie par l’artiste lui-même ! A la rencontre de la Drom Parade de Hicham Bnoussina, cet autodidacte dont l’univers fantasque nous invite à regarder le monde autrement.
Souvenez-vous, La Tribune de Marrakech évoquait déjà cet artiste à l’imagination débordante dans une édition précédente. A la tête de l’atelier de fabrication de mobilier Unity Design et de la marque YH Osmoz, avec son épouse Yasmina Khetib, Hicham Bnoussina fait partie de ces créatifs qui ne cesseront jamais de nous étonner. Parmi ses travaux les plus originaux, on retrouve donc la Drom Parade, une série de dromadaires aux couleurs pop et aux identités intrigantes, réalisée entre 2013 et 2017. C’est à Barcelone que germe l’idée d’une parade de dromadaires, alors que le couple de designers assiste à la Cow parade de la ville, cette légendaire manifestation artistique publique, régulièrement organisée dans plusieurs pays du monde. Ils décident d’adapter ce concept au Maroc en mettant à l’honneur l’une de ses figures emblématiques : le dromadaire. Si celui-ci figurait déjà dans le répertoire graphique de Hicham Bnoussina à l’état brut, il devient dès lors un objet de dérision visant à déconstruire les clichés et détourner les images. L’animal se pare alors de vêtements et d’accessoires pour incarner tout à tour un concept ou un personnage notoire.
A l’ouverture du M Avenue en 2021, le designer était sollicité pour y installer des sculptures destinées à attirer l’attention des badauds, à créer de l’interaction entre art et visiteurs. Il propose sa série de dromadaires réalisée à partir de fibres de verre, et décide de la compléter avec de nouveaux modèles tout aussi insolites. En se promenant le long des espaces du centre commercial, cette Drom Parade extravagante nous interpelle avec ferveur et humour, et nous amène à questionner l’idée ou l’identité du personnage représenté.
On rencontre par exemple le touriste bariolé pourvu de son appareil photo, ses Havaianas aux pieds et sa cassette à l’envers, ou encore la fashionista invétérée portant cahin-caha ses nouveaux achats. De quoi faire rire les chalands, rappelés à leur condition d’acheteur écumant les différentes boutiques du mall !
M.A.