L’homme qui flâne à Marrakech est cultivé ou se cultive bien, et se paie le chic de nous apprendre le « Beldi Chic Type »… Pour être honnête, notre rencontre, primitivement sur son actualité fournie (oui, l’homme est prolifique, polyglotte et charmant, donc acteur, scénariste, écrivain, il chante un peu, et cuisine probablement très bien), s’est soldée par une paisible discussion sur les plus improbables et musculeux des polars. Il partait en Afrique du Sud tourner la dernière comédie de James Huth Rendez-vous chez les Malawa et avait besoin de fuel, des bouquins quoi. Pourtant, vu le casting impressionnant, de Clavier à Dubosc, en passant par Foresti, Gad, Ramzy et Jamel, pour ne citer qu’eux, c’est pratiquement un maxi Marrakech du rire qui se profile sur le plateau. À Marrakech, Pascal Elbé reprend son souffle, mange bien, prend le temps de le perdre à bon escient entre amis choisis. Le pays et ses hommes, il le vit depuis son premier périple de Taroudant à Marrakech il y a 17 ans, où il a su serrer la jolie main tendue, qu’il n’a pas lâchée. Alors il faudrait vous parler de Tête de Turc , de la sortie en avril de Just a gigolo d’Olivier Baroux avec Kad Merad, de son 3ème futur long métrage, une œuvre qui lui tient tant à cœur, Pour s’entendre, avec Sandrine Kiberlain, tournant avec réflexion sur la surdité dans beaucoup de sens du terme… Il discute avec nous avant de prendre son avion, mais il réfléchit aussi à voix haute à la 3ème saison de Baron Noir. Le réalscénarioscriptoacteur (on vient de le breveter) aime « que tout se mette en place jusqu’à MOTEUR ». Mais je suis désolée, quand l’homme parle de David Lodge et de La vie en sourdine, ses 2 ans d’écriture avec Orsenna pour faire un scénario, et t’explique qu’il faut prendre le train en marche et y croire, on a bien envie de participer à ce gentiment décalé road movie fourmillant d’idées qui semble faire la trame de ses jours sur fond jazzy. Parce qu’en plus, ses enfants doivent se moquer tendrement de lui quand il danse.