Une voix envoûtante, des paroles qui résonnent telle une incantation, l’enchanteresse Hindi Zahra arbore un cachet musical inimitable. La chanteuse marocaine, également peintre, auteur, actrice et compositrice, fédère avec son univers voluptueux, à la croisée de la soul mondiale progressive et des musiques du monde. C’est dans les jardins luxuriants du Palace Es Saadi que la diva des temps modernes nous a accordé une interview exclusive.
Née à Khouribga dans une famille d’artistes, Hindi Zahra est biberonnée à la musique entre tarab égyptien, soul, pop, jazz, raïssates et chansons indiennes. A l’adolescence, elle quitte le Maroc pour rejoindre son père à Paris. L’idée de faire de la musique germe dans la tête de la jeune femme et se déploie au fil des rencontres artistiques dans la ville lumière. En 2010, elle sort son premier album, “Handmade”, pour lequel elle reçoit le prix Constantin avant de remporter la Victoire de la musique, en 2011, dans la catégorie «Album de musique du Monde». Le public se laisse happer par ce timbre de voix félin et nonchalant habillé de mélodies captivantes. Une fusion céleste pour les oreilles, notamment avec les titres à succès «Beautiful Tango», «Imik Si Mik» ou encore «Stand Up». En jonglant avec les langues et les genres musicaux, Hindi Zahra chante l’universalité à sa manière, à la fois simple et complexe : “Pour créer son univers, il faut partir de ses inspirations et les concrétiser avec les autres de manière synergique. L’idée du simple est très importante. La simplicité est radicale, c’est aussi une façon de dépouiller les choses jusqu’à leur essentiel. J’ai envie d’exprimer ma propre vision du Monde et ma sensibilité de manière intuitive”, nous confie-t-elle. Pour composer son deuxième opus, «Homeland», sorti en 2015, Hindi Zahra a renoué avec ses racines en s’installant à Marrakech durant quelques mois : “J’ai une relation magnétique avec cette ville, surtout quand j’ai vécu dans la médina qui est, à mes yeux, une matrice qui vous porte par son atmosphère et ses gens et elle vous nourrit constamment de couleurs, d’art et d’inspirations… Les marrakchis ont une vision de la vie propre à eux, ce sont eux la vitamine D !” De cette retraite bahjaouia sont nées des perles musicales comme «Silence», «Any story» ou encore «Un jour».
En attendant de pouvoir de nouveau fouler la scène, la chanteuse réitère l’expérience dans le sud du Royaume pour préparer son prochain album. Collaborations avec des artistes marocains, tournages, enregistrement… Contrairement au reste du monde, la façonneuse de balades mystiques ne semble pas être à l’arrêt, pour le plus grand bonheur de ses fans.