Nicola Salvatore, artiste italien majeur vivant entre Marrakech et Côme, a doté la ville ocre d’une sculpture à deux colonnes, entre lesquelles une baleine rayonne. Placée au cœur du Jardin des Arts, lui-même érigé en marge de la COP22, elle participe à la conscientisation en faveur de l’environnement. La Tribune a rencontré son auteur, à l’onirisme inclassable, en marge du jardin qui porte désormais sa trace.
Tel le capitaine Achab dans « Moby Dick », ou Stefano dans « Le K », Nicola Salvatore voue à la baleine une même obsession continue. À ceci près, que pour ce peintre et sculpteur italien, dont l’envergure internationale a gagné jusqu’au Maroc, la baleine est une source inextinguible de création, et non une fin dernière. Fait rare, il a placé son œuvre entière sous le signe quasi-exclusif du cétacé géant, le revisitant à l’infini, selon mille langages. Thématique inspiratrice, inlassable, solaire, la baleine a acquis pour Salvatore un statut de concept, incarné dans divers supports (cuivre, aluminium, or, bronze, bois, fer…), et peuplant les places, biennales d’art et jardins du monde de sa présence renouvelée.
Pour Marrakech et son Jardin des Arts, Nicola Salvatore a sculpté une baleine ceinte par deux colonnes. « Celles-ci jouent un rôle de bouclier, protégeant la baleine de la folie humaine. Cette sculpture est représentative de mon travail, dans la mesure où il a toujours contenu une dimension environnementale, une préoccupation pour l’état de la planète. La défense de la baleine, animal majestueux entre tous, fait partie intégrante de mon cheminement artistique », déclare-t-il.
Dans son atelier marrakchi baigné par la lueur du jour, des dizaines de baleines, peintes ou sculptées, grandes ou immenses, figurent selon des modalités chaque fois changeantes. C’est en les contemplant que Nicola Salvatore conclut : « la baleine m’intéresse comme élément pictural, photographique, sculptural, thématique, symbolique ; mais aussi du point de vue écologique. À ce titre, je suis heureux qu’elle ait trouvé sa place au sein d’un projet artistico-environnemental. » Un jardin ouvert à tous, où retrouver la baleine et son appel aux consciences.
Jardin des Arts, accès libre
Av. Mohamed V, avant les remparts de la médina